Mulhouse mais un si beau nom
A rimer sans raison
avec toutes sortes de sons
des deux langues qui se croisent dans le ciel
ce n’est pas une question de mérite
c’est le hasard la lointaine origine
qui amène flouze partouze ventouse
et douce encore
dans les phrases qu’on veut
et Fluss Gruss Kuss
Mülhousse ja ja
housse sur la bouche
n’importe quoi
dans des moments de blues
Ô ma ville aux douze orthographes
échelonnées dans les vieux livres
et la fuite des temps
Molenhose
Mulenhusen
Mulinhuson
Mulnhusen
Mulhusen
Mulhusehen
Mulhausen
Muhlhausen
Melhouse
Milhouse
Milhüsa
Mulouze
Mulhouse enfin
avec toujours cette h muette au milieu
se frottant à l‘ l et à l’une ou l’autre voyelle
les Mulhousiens n’aiment pas les h aspirées
cela fait mal à leur poitrine
ils sont comme Voltaire pour l’euphonie
h du moulin et de la maison
comme un reste de l’ancien état
un souvenir de l’ancienne idylle
Jean-Paul Sorg
Philosophe