Une rue de Mulhouse porte ce nom qui est celui de l’auteure du célèbre Oberrheinisches Kochbuch. Fille de l’exploitant de l’auberge «À la Couronne», place des Victoires, à Mulhouse, Marguerite Spoerlin y apprend tous les secrets de la cuisine alsacienne. Au décès de son mari, qui était pasteur à St-Etienne, et afin de subvenir aux besoins de ses deux enfants, elle publie ses recettes en 1811. Le succès est immédiat et de nombreuses autres éditions suivent au cours du XIXe siècle, chez différents éditeurs, notamment bâlois. Une traduction est réalisée en 1829.
Pour Victor Hell, Marguerite Spoerlin mérite au titre de cet ouvrage de figurer à la fois dans l’histoire de la gastronomie et dans celle de la littérature en Alsace. Le restaurateur badois Franz Keller situe l’ouvrage à la hauteur du Geist der Kochkunst de Friedrich von Rumohr et de La physiologie du goût de Brillat-Savarin. L’auteure caractérise la notion de « oberrheinisch » : « les voyageurs conviennent qu’en Alsace, en Suisse, en Souabe et dans les pays voisins, on rencontre une bonne cuisine. On a de tout temps aimé les plaisirs d’une bonne table. Nous rendons par notre livre ce plaisir d’autant plus facile que toutes les préparations qui y sont décrites ont l’économie pour base ».
Pour Charles Gérard, auteur de l’Ancienne Alsace à table, cet ouvrage est le catéchisme de la cuisine protestante d’Alsace. La première recette de Kougelhopf y apparaît. Marguerite Spoerlin a eu une fille (1800-1882) portant le même nom, qui a écrit de nombreux ouvrages sous le pseudonyme de Meta Sanders, écrits historiques et religieux, en particulier des légendes d’Alsace.