«Marcel Jacob était un humaniste, chrétien, social, tel que l’Alsace en a souvent produit dans le passé» (Jean-Claude Trutt). Le professeur Jean- Marie Gall retrace sa biographie dans le numéro spécial des Saisons d’Alsace consacré aux lettres en Haute-Alsace (Saisons d’Alsace, Nlle série, 25e année, n° 73, 1981).
Né à Mulhouse le 26 septembre 1899, envoyé durant la Première Guerre mondiale en Lituanie, puis en Flandre, il entre par la suite à l’école des Mines de Potasse puis est engagé comme journaliste par le quotidien catholique de Mulhouse, le Mülhauser Volksblatt et devient grand reporter. Sous l’annexion nazie, il sera interdit d’écrire et de publier. Joseph Rossé l’engage alors comme chef du service « Matériel scolaire » dans les éditions Alsatia. Après la guerre, la direction du journal Le Nouveau Rhin Français lui sera confiée et ses articles auront une grande influence. Le journal était bilingue, diffusé seulement dans le Haut-Rhin et disparaitra en 1965. écrivain, son grand roman, Menschen im Garten (Les éditions d’Alsace, Colmar, 1951), est la chronique d’une famille alsacienne qui en 50 ans vit deux guerres, trois changements de nationalité et l’expérience du totalitarisme. C’était vraiment le roman de l’Alsace de la première partie de ce 20e siècle.
Marcel Jacob écrit encore un deuxième roman, Garten ohne Zaun (éditions Alsatia, Colmar, 1954). Il était le fruit d’une certaine culture catholique de Haute Alsace d’avantguerre, celle du cercle de l’abbé Haegy, de l’Alsatia, du journal haut-rhinois Elsässer Kurier, nettement régionalistes et d’une culture basée sur la religion, la langue maternelle, le particularisme alsacien et sur de fortes préoccupations sociales.